Libye : insurecction refoulée de Syrte

Publié le par albertsfarhat

Libye : L’insurrection refoulée à l’approche de Syrte

Les chars et roquettes des forces pro-gouvernementales ont repoussé mardi l’avancée des forces insurgées en direction de Syrte, fief d’origine du colonel Mouammar Kadhafi, provoquant le repli dans le désordre des combattants rebelles de la ligne de front.

Les bombardements de mardi, et la fuite désorganisée des troupes rebelles à bord de leurs pickups vers Bin Jaouad semblent venir démontrer leur incapacité à faire face à l’armement lourd des forces pro-Kadhafi et à avancer sur Tripoli sans une aide extérieure importante.

Dans le même temps, le colonel Kadhafi a envoyé une lettre ouverte à la communauté internationale, l’exhortant à mettre un terme à son "offensive monstrueuse" sur la Libye. "Ce qui se passe aujourd’hui fournit une couverture à Al-Qaïda, lui permet, via des frappes aériennes et des tirs de missiles, de prendre le contrôle de l’Afrique du Nord et de la transformer en nouvel Afghanistan", accuse-t-il.

Les insurgés avaient réussi à atteindre Naoufaliyah, à quelque 100 km de Syrte, lundi, avant de se replier une quarantaine de km plus à l’est, sous les tirs ennemis. "Les forces de Kadhafi tirent depuis Wadi al-Ahmar, des roquettes Grad, des obus de mortier, des tirs d’artillerie, c’est très intense", expliquait le combattant rebelle Adel Sirhani, à propos d’une vallée stratégique aux environ de Syrte où sont postées les lignes de défense de Kadhafi.

Rappelant les images de la retraite des insurgés la semaine dernière, avant le début des frappes internationales, des combattants paniqués se sont précipités pour remonter dans leurs camionnettes et faire demi-tour à grande vitesse, créeant un fol embouteillage de pickups sur l’étroite route longeant la côte méditerranéenne, dans les nuages de sable provoqués par les bombardements.

Conférence à Londres sur l’avenir de la Libye

Une quarantaine de ministres des Affaires étrangères, ainsi que le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, sont réunis ce mardi après-midi à Londres pour une conférence consacrée à la Libye.

Le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini a précisé que plusieurs nations prévoyaient de présenter un accord conjoint destiné à mettre fin rapidement au conflit. Il s’agit de proposer un cessez-le-feu, l’exil au colonel Mouammar Kadhafi et un calendrier de négociations sur l’avenir du pays entre les chefs de tribu et les responsables de l’opposition.

La Ligue arabe et la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton assistent également à cette réunion qui doit débuter à 13hGMT, de même que le président de l’Union africaine Jean Ping et l’émir du Qatar Cheikh Hamad bin Khalifa Al-Thani. Les ministres des Affaires étrangères du Maroc, des Emirats arabes unis, de Jordanie et d’Irak seront également présents.

Washington enverra dans les prochains jours un émissaire, le diplomate Christ Steven, à Benghazi, pour y rencontrer les dirigeants de l’insurrection libyenne, a-t-on fait savoir de sources officielles américaines.

A Londres, Hillary Clinton se préparait quant à elle à s’entretenir avec l’émissaire de la rébellion Mahmoud Jibril, qu’elle avait déjà rencontré à Paris, avant la réunion du Groupe de contact.

Avant la conférence, Londres et Washington se sont dit prêts à accepter un plan dans le cadre duquel Kadhafi quitterait rapidement la Libye. Il échapperait en échange à une comparution pour crimes de guerre. "Il y a des pays africains qui pourraient lui offrir l’hospitalité. J’espère que l’Union africaine présentera une proposition valable", a souligné lundi M. Frattini. Le colonel Kadhafi "doit comprendre que ce serait un geste de courage de sa part de dire ’Je pars’".

Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a observé mardi sur la BBC que c’était aux Libyens de décider de son sort. "Nous ne contrôlerons pas forcément" la situation.

Dans un communiqué conjoint diffusé lundi, le président français Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron ont appelé les partisans de Kadhafi à "le quitter avant qu’il ne soit trop tard". Ils ont plaidé pour que le Conseil national de transition (CNLT), dont ils reconnaissent le "rôle pionnier", mène un "dialogue politique national" afin de parvenir à des élections libres.

Interrogé sur les critiques qui commencent à se faire jour concernant les opérations aériennes internationales en Libye, le porte-parole du gouvernement français François Baroin a assuré qu’"on ne s’éloigne (ait) en aucune façon" de la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies. L’objectif est de "créer les conditions pour permettre au peuple libyen de choisir son propre destin (...) On ne va pas plus loin aujourd’hui".

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